Murène commune

Muraena helena

 
 
Corps serpentiforme comprimé latéralement.
   
Grande gueule à puissantes mâchoires.
 
 Narines tubulaires.
  
Absence de nageoires pectorales, nageoire dorsale continue.
 
Peau sans écailles, couleur brun violacé avec marbrures blanches et jaunes.
 
 

Vertébrés

  • « Agnathes » et Poissons osseux posés sur le fond « Agnathes » et Poissons osseux posés sur le fond
    • Poissons au corps serpentiforme Poissons au corps serpentiforme

DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE

Méditerranée et Atlantique Est

On retrouve Muraena helena dans tout le bassin méditerranéen, ainsi que sur les côtes atlantiques orientales depuis les îles Britanniques jusqu’au Sénégal.

 

 

BIOTOPE

La murène commune vit sur les falaises côtières comportant de nombreuses anfractuosités. Elle vit cachée dans des crevasses, failles ou encore à l’intérieur d’amphores. On la trouve de la surface jusqu’à une centaine de mètres de profondeur.

 

DESCRIPTION

La murène présente un long corps serpentiforme pouvant atteindre 1,50 m, robuste et légèrement comprimé latéralement surtout dans sa partie postérieure. La tête est courte et présente un profil bombé. La gueule s’ouvre jusqu’en arrière des globes oculaires et est dotée de puissantes mâchoires lui donnant une allure menaçante et peu sympathique. Les mâchoires sont pourvues d’une rangée antérieure de longues dents et, plus en arrière, de petites dents coniques et pointues.

La murène ne possède pas de nageoires pectorales ni ventrales. Les nageoires anale et dorsale fusionnent en une nageoire caudale arrondie qui se prolonge en continu des orifices branchiaux jusqu’à l’extrémité postérieure du corps.

Sa peau est lisse, épaisse et dépourvue d’écailles mais recouverte d’un mucus protecteur et facilitant les déplacements. Chez les individus adultes, on observe une zone de peau « chiffonnée » au dessus des yeux.

La murène est généralement de couleur brun foncé, parfois nuancée de violet, et marbrée de blanc et jaune (pouvant avoir un rôle de camouflage).

Ses narines tubulaires dépassant du museau sont bien visibles et munies de cils vibratiles qui assurent la circulation d’eau sur les terminaisons nerveuses olfactives. Ses opercules mous et dilatables laissent apparaître de petits orifices branchiaux.

 

ESPÈCES RESSEMBLANTES

Muraena helena est également parfois confondue avec le congre, Conger conger, qu’on retrouve dans les mêmes biotopes mais qui est pourtant bien différent. Le congre est de couleur grisâtre et présente une tête beaucoup plus allongée ainsi qu’une mâchoire aux lèvres épaisses caractéristiques.

 

 

 ALIMENTATION

La murène est un prédateur nocturne et territorial qui reste caché durant le jour. Mauvaise nageuse, elle chasse en général à l’affût dans son repaire en attendant qu’une proie passe à proximité. Elle est particulièrement friande de poulpes, calmars et seiches, mais consomme également des poissons, des crustacés et éventuellement des charognes.

Ses narines pourvues de papilles très sensibles lui confèrent un odorat très développé. La murène, étant presque aveugle, utilise ce flair infaillible pour repérer ses proies et ses dents tranchantes pour les capturer et les ingérer.

La murène a développé une technique originale pour pouvoir ingérer une proie trop grosse : elle tord son corps pour former un nœud près de sa queue qu’elle fait ensuite coulisser vers sa tête. Lorsque la proie est correctement placée et maintenue, elle projette sa tête en arrière et peut ainsi la déchiqueter.

 

REPRODUCTION – MULTIPLICATION

Les conditions de reproduction des murènes sont encore mal connues à ce jour en raison de leurs mœurs nocturnes. Elles se reproduisent en été (de juillet à septembre) en déposant des œufs d’environ 5 mm de diamètre qui produisent des larves* leptocéphales*, aplaties, translucides et de forme ovale allongée. Les larves flottent et dérivent au gré des courants pendant environ un an, puis la murène descend en profondeur et devient un prédateur actif.

 

VIE ASSOCIÉE

On voit souvent la murène en compagnie de Lysmata seticaudata, la crevette barbier de Méditerranée, avec laquelle elle entretient une relation commensale*. Ce petit crustacé se nourrit des parasites présents sur la peau, dans les orifices respiratoires et dans la cavité buccale de la murène et lui offre ainsi un véritable nettoyage.

 

DIVERS BIOLOGIE

Muraena helena est une espèce territoriale qui vit isolée. Malgré sa mauvaise réputation, elle n’est pas agressive. Plutôt craintive, elle n’attaquera que pour se défendre si elle se sent menacée. Il faut donc éviter de la déranger et d’approcher ses mains d’une anfractuosité sans avoir vérifié la nature de ses occupants. 

La morsure peut être dangereuse, car la salive contient des sécrétions à action digestive, hémolytique et neurotoxique. De plus, il y a surinfection due aux souillures alimentaires interdentaires en putréfaction qui ralentit la cicatrisation.

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

C’est une espèce typique des fonds rocheux, qui ne bénéficie d’aucun statut légal de protection mais qui serait de plus en plus rare, d’après les plongeurs sous-marins. Sa chair considérée comme fine par certains en fait une espèce très recherchée par les chasseurs depuis l’antiquité.

On trouve souvent une origine fantaisiste de son nom se référant à un riche Romain, Licinius Murena qui aurait possédé d’immenses bassins dans lesquels vivaient des murènes apprivoisées qui venaient manger dans sa main. Selon cette légende, il y jetait les esclaves peu obéissants, d’où la réputation peu engageante de l’animal. Il devait d’ailleurs plutôt s’agir d’anguilles que les Romains conservaient dans des viviers (eau douce).

ORIGINE DES NOMS

Origine du nom français

Murène : nom féminin dérivé du latin muraena.

Origine du nom scientifique

Muraena : du grec [smyraina] ou [myraina], nom donné par Aristote à un poisson dans son « Histoire des animaux » 

helena : mythologie, probablement en référence à Hélène, fille de Jupiter.

Informations récupérées sur le site de la commission biologique de la FFESSM: http://doris.ffessm.fr/